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Ce texte propose une analyse des enjeux et des prospectives liés au thème du numéro spécial « Renouveau industriel et innovation » de la revue « Technologie et innovation ». Après un développement visant à exposer la pertinence de la recherche dans ce champ, il propose une mise en lumière de l’ensemble des articles intégrés au numéro.
Cette contribution interroge les dynamiques à l’oeuvre au sein des industries aérospatiales et de défense (A&D) en identifiant les principaux facteurs agissant sur l’innovation. A partir du modèle développé par [BAR 19] et [BAR 20], la recherche examine la dynamique des innovations de défense intégrant des composants issus de la recherche en Intelligence Artificielle (IA). Considérée comme une technologie d’application générale (General Purpose Technology, GPT ; [BRE 96]), l’IA et ses multiples applications affectent en effet significativement les capacités militaires actuelles et futures et constitue un matériau empirique pertinent si l’on cherche à comprendre comment opère l’innovation dans les industries A&D.
Le New Space désigne l’émergence d’un système économique du secteur spatial dans lequel de plus en plus d’acteurs privés sont appelés à participer. La science-fiction propose depuis quelques années des représentations des entreprises du capitalisme spatial. Cet article en étudie certaines, comme les films Space Sweepers, Venom, ou la série Salvation et montre que la figure du milliardaire du New Space suscite à la fois de la fascination et du rejet. Si ces fictions s’inspirent de personnages réels comme Elon Musk, elles influencent aussi le grand public et les acteurs du secteur spatial. Ces récits sont au centre d’enjeux stratégiques et de soft power. Il est suggéré que l’Europe se dote d’un système de création d’histoires de science-fiction spatiale performant et performatif afin d’optimiser la créativité de ses futurs entrepreneurs. En effet, ces récits proposent souvent une réflexion sur l’éthique de la conquête spatiale et imaginent des technologies qui pourraient devenir des innovations majeures à l’avenir.
Après une première longue phase de développement gouvernemental et scientifique, le secteur spatial a été secoué par de nouvelles approches au cours des années 2000, regroupées sous le terme générique de « New Space ». À travers l’étude des évolutions de cet écosystème, ce travail académique propose une caractérisation du New Space, considéré comme un ensemble de ruptures composées de nouveaux entrants, de nouvelles applications, de nouvelles technologies, de nouvelles réglementations, de nouveaux procédés et de nouveaux modes de financements. Mais, au-delà, il souligne que ces ruptures se nourrissent de leur interaction et leur interdépendance. Enfin, cette richesse du New Space nous amène à identifier les nombreuses implications pour les sciences économiques et managériales, à la fois en termes de programmes de recherches ou d’enseignement.
La multiplication des litiges en matière de brevets est révélatrice de la tension qui existe entre, d’une part, la nécessité d’assurer l’interopérabilité et la compatibilité entre les composants d’un produit et, d’autre part, le respect des droits de propriété intellectuelle (PI). Dans cet article, nous montrons que cette tension n’est pas nouvelle. Les « guerres » de brevets sont historiquement associées à des innovations de rupture et témoignent de l’importance croissante des modèles économiques fondés sur la valorisation de la PI. Tout en reconnaissant les effets parfois délétères de la dynamique contentieuse, on peut considérer que les litiges sont un moyen d’ajuster ex-post l’étendue de droits conférés par la PI.
Malgré leurs atouts, les PME apparaissent comme un potentiel d’innovation insuffisamment exploité. Cela est d’autant plus vrai en période de crise. Dans un contexte caractérisé par trois sources de déstabilisation (développement d’une économie de plateforme, crise sanitaire COVID-19 et tensions sur les marchés) cet article a pour objectif de proposer des pistes pour favoriser la capacité d’innovation des PME. Après avoir rappelé les principaux freins des PME en matière d’innovation – qui tiennent majoritairement à un accès limité aux ressources –, et leur principale force – qui s’explique surtout par leur structure organisationnelle –, nous envisageons comment ces mutations challengent la capacité à innover des PME. Les pistes et axes de recherche qui en découlent conduisent notamment à déplacer le curseur : du dirigeant de la PME vers ses équipes et d’une innovation collaborative externe vers une innovation collaborative interne.
Cette étude multi-cas analyse le rôle des facteurs organisationnels influençant la résilience de l’industrie 5.0 au cours des premières phases de la pandémie de Covid-19 en France. Le cadre 7S de McKinsey est utilisé pour comprendre comment huit petites et moyennes entreprises françaises appartenant à l’alliance "Industrie du Futur" ont adapté leur stratégie, structure, systèmes, compétences, personnel, vision et style de management tout en s’appuyant sur leurs valeurs communes pour développer une forme d’agilité organisationnelle et résilience. Nos résultats confirment que, même si les systèmes technologiques ont été un élément clé de leur réponse à la situation de Covid-19, les éléments humains ont également joué un rôle central dans leur capacité à faire face à la crise. Nos recherches ont également mis en lumière l’importance des réseaux de parties prenantes dans la capacité d’une organisation à s’adapter et à prospérer pendant les crises. Le cadre qui en résulte pourrait aider les entreprises à développer une approche de l’agilité et de la résilience centrée sur l’humain.
L’objectif de cet article est de proposer une réflexion autour du concept de milieu éco-innovateur pour analyser la dynamique du développement territorial durable. Il s’agit d’une approche basée sur la théorie européenne des milieux innovateurs mais visant à intégrer la question environnementale dans l’analyse des réseaux territoriaux d’innovation. Nous considérons que les symbioses industrielles, dans lesquelles un collectif d’acteurs territoriaux sont liés par des relations de valorisation des flux de matières et de déchets, peuvent prendre la forme d’un milieu éco-innovateur. Ces relations peuvent être à l’origine de l’émergence de nouvelles dynamiques d’innovation à travers l’apprentissage collectif qui résulte de la gestion commune des ressources du territoire (adoption de nouvelles pratiques éco-responsables, développement de nouvelles technologies durables, renforcement de la communication et de l’échange de connaissances autour de ces nouvelles pratiques...). Nous illustrons notre raisonnement par un exemple d’application au territoire industriel de Dunkerque, France.
2024
Volume 24- 9
Les filières de production dans la bioéconomie2023
Volume 23- 8
Intelligence artificielle et Cybersécurité2022
Volume 22- 7
Trajectoires d’innovations et d’innovateurs2021
Volume 21- 6
L’innovation collaborative2020
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Les systèmes produit-service2019
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L’innovation agile2018
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Innovations citoyennes2017
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Innovations de mobilité. Transports, gestion des flux et territoires2016
Volume 16- 1
Stimulateurs de l’entrepreneuriat innovant