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L’objet du présent article est de compléter les contributions empiriques, déjà fournies pour le numéro spécial de
la revue Technologie et Innovation, par un volet plus conceptuel de la thématique des liens entre invention, innovation et droits de propriété intellectuelle. En particulier, après avoir éclairé les trois composantes mentionnées, l’auteur souhaite montrer que ces liens constituent en fait des ponts entre des champs peu reliés jusqu’à présent et que la matière dont ces ponts sont faits n’est autre que la connaissance.
Ce manuscrit présente les processus et méthodes par lesquelles une société internationale, le groupe Essilor,
crée et capture de la valeur par ses innovations. L’article décrit les activités et la structure de l’entreprise, contribuant à l’amélioration des performances en matière d’innovation, et au maintien de son avantage compétitif. Le contexte concurrentiel pousse notamment l’entreprise à rechercher diverses formes de collaborations avec d’autres organisations afin de créer, capturer, et offrir de la valeur (produits ou services) aux porteurs de verres de lunettes, en encourageant l’innovation fondée sur la connaissance. En particulier, les illustrations terrain montrent que l’entreprise met à profit deux sources d’accès aux nouvelles technologies, recourant à la mise en réseau avec d’autres entreprises de son écosystème susceptibles de stimuler le co-développement de nouveaux produits. De nouvelles formes de partenariats se traduisent ici par l’émergence d’un apprentissage inter-organisationnel et la diffusion des nouvelles connaissances, appuyées par des stratégies IP dédiées.
L’industrie a le devoir d’un renouveau sans précédent pour répondre aux défis proposés par un contexte actuel
complexe et particulièrement critique du point de vue social, économique ou environnemental. L’article se propose d’analyser les leviers que l’industrie peut activer en vue de s’inscrire dans une innovation pérenne, également contributrice à une réappropriation, par l’Homme, du sens de son évolution.
Le langage des brevets est au cœur des interactions entre l’innovation, les inventions et les brevets. Pour rédiger
un brevet, il faut répondre à une question logique, puissante mais pas naturelle pour les innovateurs : « Quelles combinaisons nouvelles de moyens proposez-vous ? ». Si l’on traduit les phrases compliquées et souvent très longues des revendications des brevets sous la forme de schémas, appelés « arbres des moyens », le « langage des brevets » devient très clair pour les concepteurs. L’arbre des moyens facilite l’utilisation des brevets dans une démarche globale appelée « Innover grâce aux brevets ». Etant à la fois un outil stratégique pour protéger et exploiter les innovations, une mine d’informations et un langage de conception puissant, les brevets permettent de dynamiser, sécuriser et mieux exploiter les projets d’innovation.
« Le rendement des idées est faible » ; si ce constat résume l’état de l’innovation dans les entreprises industrielles
françaises, il cache la réalité des difficultés des innovateurs. Au terme d’une carrière de presque quarante ans consacrée
aux études amont, l’auteur voit effectivement l’innovation comme une course de fond, la plupart du temps en solitaire et
soumise à de nombreux freins. Pour l’expliquer, l’auteur présente trois exemples tirés de sa propre expérience professionnelle
et il en extrait une analyse plus générale des différents freins à l’innovation. De cette analyse, l’auteur conclut que pour
se développer, une entreprise industrielle doit considérer l’innovation comme un élément de son ADN et que finalement c’est dans le domaine du management que les entreprises ont le plus besoin d’innovation. Si cette analyse peut inciter les entreprises industrielles à pratiquer les sports d’équipe pour innover, alors ce témoignage aura atteint son objectif.
L’objet du présent article est d’introduire l’articulation des différentes contributions à ce numéro spécial autour de la thématique des liens entre l’invention, l’innovation et la propriété intellectuelle. Cette thématique est préalablement introduite par le fait que ce sont des acteurs passionnés qui sont habités par un feu sacré pour une ou plusieurs de ces composantes. Le présent article invite enfin le lecteur à se reconnaître dans l’un ou l’autre de ces acteurs.
2024
Volume 24- 9
Les filières de production dans la bioéconomie2023
Volume 23- 8
Intelligence artificielle et Cybersécurité2022
Volume 22- 7
Trajectoires d’innovations et d’innovateurs2021
Volume 21- 6
L’innovation collaborative2020
Volume 20- 5
Les systèmes produit-service2019
Volume 19- 4
L’innovation agile2018
Volume 18- 3
Innovations citoyennes2017
Volume 17- 2
Innovations de mobilité. Transports, gestion des flux et territoires2016
Volume 16- 1
Stimulateurs de l’entrepreneuriat innovant