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Les écuries du Fort Saint-Sébastien, camp de préparation à la guerre de siège des troupes de Louis XIV, constituent un exemple rare de camp de cavalerie livré par l’archéologie. Deux camps successifs aménagés en 1669 et 1670 ont livré d’abondantes données permettant de restituer, grâce à une large enquête interdisciplinaire, une image composite de cette société des gens de guerre du XVIIe siècle. Chevaux d’armes, chevaux de bât destinés à transporter les charges lourdes (notamment les pièces d’artillerie), chevaux de selle mais aussi mules et bidets font pleinement partie des effectifs de l’armée. Leur approvisionnement et leur entretien conditionnaient très largement l’organisation logistique et les calendriers de la guerre. Les vestiges laissés par les écuries ont permis de comprendre les rythmes d’implantation des régiments, les modes de castramétation1, mais aussi de révéler l’économie globale de ces camps militaires. En temps de paix, aux portes de Paris, l’entretien des chevaux était également une vitrine de la capacité opérationnelle des armées royales, destinées aux diplomaties européennes. Les écuries faisaient donc l’objet d’un investissement tout particulier et d’une construction plus coûteuse que lors du déplacement des troupes en campagne.
La fouille préventive d’une villa gallo-romaine à Ris-Orangis (Essonne, France) a pu mettre en oeuvre un ensemble d’études spécialisées (archéozoologie, cartographie des phosphores, analyse des biomarqueurs lipidiques fécaux) qui permettent d’interpréter l’un bâtiments d’exploitation comme une bergerie.
Dans le cadre de la fouille programmée réalisée au château du Haut-Clairvaux (Vienne) en 2018 et 2019, un bâtiment inédit du XIIe siècle a été fouillé au nord de la cour. Ce dernier, enseveli suite à un incendie et à l’installation de nouvelles constructions à la fin du XIIe siècle, conserve plusieurs structures et fosses dont une remplie d’une quinzaine de squelettes de chiens parfaitement conservés. D’après l’analyse archéozoologique, il s’agit vraisemblablement d’individus appartenant à une meute de chiens de chasse enterrée sur place. En outre, plusieurs indices laissent à penser que ce bâtiment aurait pu servir de chenil, une sorte de logis dans le logis.
Lors de la fouille d’espaces pouvant être interprétés comme des lieux dédiés aux animaux d’élevage, les approches bio- et géoarchéologiques sont de plus en plus souvent sollicitées pour venir en appui à l’interprétation basée sur les structures bâties. L’analyse palynologique n’est pas forcément la plus courante, car le bon état de conservation des grains de pollen requiert des conditions que l’on trouve généralement plutôt dans le remplissage des structures en creux, à savoir des milieux humides et à forte teneur en matière organique. Pourtant, les grains de pollen, tout comme d’autres microfossiles non-polliniques comme par exemple les spores de champignons saprophytes et/ou coprophiles peuvent être de bons indicateurs directs ou indirects de la présence animale. Ces dernières années plusieurs interventions d’archéologie préventive en Île-de-France ont été l’occasion de tester des analyses palynologiques sur des structures de différentes natures, tels que des sols de bergerie, d’étable ou encore de nichoir de poulailler. Les résultats obtenus ont montré des apports très positifs lorsque les conditions de conservation s’y prêtaient, notamment avec des couches sédimentaires organiques non perturbées et rapidement scellées après abandon.
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