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Ruth Scheps
docteur en génétique moléculaire
The Weizmann Institute of Science



Publié le 22 janvier 2020   DOI : 10.21494/ISTE.OP.2020.0468

Résumé

Abstract

Mots-clés

Keywords

Un livre (Xénobiologie, de Marie-Christine Maurel et Michel Cassé) et deux expositions (La Fabrique du vivant au Centre Pompidou, Formes vivantes au Musée national Adrien Dubouché à Limoges) ont témoigné en 2019 d’un intérêt convergent pour le vivant : la science l’étudie et le synthétise ; l’art l’imagine et s’en inspire pour le représenter, le bio-art pour le recréer. La mythologie et la littérature ont révélé depuis longtemps la porosité des catégories de vivant et non-vivant dans l’imaginaire des peuples. Les expérimentations contemporaines menées par les scientifiques (biologistes, informaticiens, mathématiciens) et les créateurs (artistes, designers, architectes) tendent à estomper la séparation entre le vivant/naturel/sujet et le non-vivant/synthétique/objet. Elles donnent lieu à de nouvelles hybridations, des « vies partielles » dont les raisons d’être vont de la multifonctionnalité à visée écologique au questionnement philosophique sur le statut du vivant et la place de l’humain dans le monde numérique. Le présent article entend prolonger ce questionnement et attirer l’attention sur les implications éthiques des oeuvres mixtes auxquelles la plupart de leurs créateurs n’accordent qu’une place restreinte.

In 2019, one book (Xénobiologie, by Marie-Christine Maurel and Michel Cassé) and two exhibitions (La Fabrique du vivant at the Pompidou Center, Formes vivantes at the Musée national Adrien Dubouché in Limoges) displayed a convergent interest for the living : science studies and synthesizes it ; art imagines it and draws inspiration from it to represent it, bio-art to recreate it. Mythology and literature have revealed long ago the porosity between the categories of living and non-living in peoples’ imagination. Contemporary experiments conducted by scientists (biologists, computer scientists, mathematicians) and creators (artists, designers, architects) tend to blur the split between the living/natural/subject and the non-living/synthetic/object. They give rise to new hybrids, « partial lives » whose raisons d’être extend from ecologically oriented multifunctionality to philosophical questioning on the living status and the place of the human within the numerical world. The present paper aims at extending this inquiry and drawing attention to the ethical implications of those hybrid works to which most of their creators only pay limited attention.

Xénobiologie vie partielle biologie synthétique bio-art hybridation Cybernétique auto-organisation éthique

Xenobiology partial life synthetic biology bio-art hybridization cybernetics self-organization ethics