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Art des jardins en terrasse et sciences du relief et du climat au Château-Neuf de Saint-Germain-en-Laye

Art of terraced gardens and sciences of relief and climate at the Château-Neuf of Saint-Germain-en-Laye


Ève Golomer
Théoricienne en arts des jardins



Publié le 8 novembre 2023   DOI : 10.21494/ISTE.OP.2023.1020

Résumé

Abstract

Mots-clés

Keywords

Le domaine historique du Château-Neuf s’étendait en terrasses sur le coteau du Pecq depuis Saint-Germain-en-Laye jusqu’aux bords de la Seine favorisant ainsi l’installation de vastes jardins. Au début du XVIIe siècle, la construction des terrasses bénéficia des techniques en art des jardins de la Renaissance italienne expérimentées par les architectes des rois de France lors de séjours en Italie et adaptées à l’esthétique des jardins français. Du fait de sa position en plateau sur la cinquième terrasse, le premier Jardin vit se succéder de grands paysagistes dont André Le Nôtre sous le règne de Louis XIV. Au XIXe siècle, les jardins des terrasses, séparés par une voie départementale, évoluèrent alors différemment. Au côté sud du domaine, la présence du pavillon du Jardinier, actuel pavillon Sully, et de ses notables propriétaires membres de la Société d’Horticulture de St Germain, permit d’entretenir ces oeuvres paysagères. Ainsi, la partie sud des parterres de buis a poursuivi la tradition de l’art des jardins à la française. Cependant, un micro-climat, favorisé par le relief du site, a aussi participé au développement des parterres de ce côté. L’étude des courbes altimétriques montrent que, lorsque les terrasses sont les plus abruptes, la surface exposée au soleil des grands murs de soutènement encourage les cultures horticoles dans la partie basse. Grâce aux archives de vues aériennes, le côté sud révèle des parterres de jardins horticoles alors que le côté nord du site est plus urbanisé et occupé par des propriétés privées aux jardins réduits.

The historical domain of Château-Neuf extended upon the hillside of the Pecq from Saint-Germain-en-Laye to the edge of the Seine, thus favouring the installation of vast gardens on its terraces. At the beginning of the seventeenth century, the construction of the terraces benefited from the techniques in garden art of the italian Renaissance experimented by architects of the French kings during their stays in Italy and suitable for the aesthetic of the French gardens. From its plateau position, the First Garden on the fifth terrace saw a succession of famous landscapers as André Le Nôtre over the reign of Louis XIV. In the nineteenth century, the terraced gardens, split by a country road, developped differently. At the south of the domain, the presence of the Gardener’s Pavilion, actual Pavillon Sully, and of its notable owners, members of the Horticultural Society of St Germain made it possible to maintain its landscape works. Thus, the south part of the boxwood beds perpetuated the tradition of the art of French gardens. However, a micro-climate favoured by the relief of the site, has also participated to the development of beds on this side. The study of the elevation curves shows that when the terraces are at their steepest, the area exposed to the sun of the high retaining walls encourages horticultural crops in the lower part. Thanks to archived aerial views over about a century, the south side reveals beds of horticultural gardens while the north side is more urbanized and occupied by private properties with reduced gardens.

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