Titre : Paysages météorologiques et archéologie : Pratiques météorologiques matérielles et climats tangibles Auteurs : Nik Petek-Sargeant, Paul J. Lane, Revue : Archéologie, société et environnement Numéro : Numéro 1 :
Résilience et paysage Volume : 2 Date : 2021/01/25 DOI : 10.21494/ISTE.OP.2022.0855 ISSN : 2752-4507 Résumé : Le climat et le changement climatique sont étudiés à travers des concepts statistiques qui peuvent paraître impénétrables. Les récits scientifiques parfois hégémoniques qui les entourent peuvent aussi donner l’impression qu’ils sont l’apanage des spécialistes. Cela amène une distance épistémique, géographique et temporelle entre l’individu et les éventuelles conséquences futures du changement climatique. Pourtant, le climat a déjà changé et les communautés du monde entier en ont fait l’expérience par le biais de la météo. Cette dernière est le moyen par lequel la réalité statistique du climat est ressentie immédiatement, est resocialisée et se voit attribuer des significations et des fonctions culturelles. C’est aussi le moyen par lequel des connaissances environnementales à long terme peuvent être recueillies. Les communautés construisent des institutions sociales qui leur permettent de gérer leur relation au temps et au climat sur le long terme. Ces expériences font partie de l’identité des sociétés, de l’histoire locale et des paysages, thèmes clés, que des discussions sur le climat devraient inclure pour être améliorées. L’archéologie, avec son large public et ses exemples de résilience des sociétés sur le long terme, est potentiellement un outil efficace pour faire passer des messages sur le changement climatique. L’accent qu’elle met sur les récits locaux et sur les résultats matériels en rapport avec les expériences humaines passées permet de dépasser les discussions purement économiques entourant le changement climatique. L’archéologie fait de celui-ci une question sociale. Dans cet article, nous discutons des raisons pour lesquelles la prise en compte du temps (météorologique) doit devenir plus importante dans les récits archéologiques et nous examinons les façons dont ce temps peut être directement ou indirectement inclus dans les analyses et les interprétations archéologiques. Bien que la recherche sur le climat ait été très présente en archéologie, une attention portée explicitement au temps a été presque totalement absente. En mettant en évidence les matérialités et les pratiques passées centrées sur la côte de l’Afrique Est à Kilwa Kisiwani, nous montrons comment les expériences du temps façonnaient la vie quotidienne, l’environnement bâti et les réseaux sociaux et comment elles rendent les conséquences du changement climatique beaucoup plus tangibles. Les archéologies de la météo offrent la possibilité de faire de l’archéologie un partenaire clé dans les projets qui abordent les valeurs communautaires liées au climat et à l’environnement à travers des éléments matériels et des récits. Éditeur : ISTE OpenScience