Titre : Le LiDAR : un outil pour l’étude archéologique des usages anciens des sols Auteurs : Catherine Fruchart, François Favory, Revue : Archéologies numériques Numéro : Numéro 1 Volume : 4 Date : 2020/06/11 DOI : 10.21494/ISTE.OP.2020.0520 ISSN : 2515-7574 Résumé : Les vestiges de paysages passés nous sont parvenus et leur étude peut nous renseigner sur l’occupation ancienne des territoires. Le LiDAR, couplé aux sources de données traditionnelles, aux SIG et à la modélisation, ouvre de nouvelles perspectives pour mieux connaître les paysages passés et leurs transformations. Ces données montrent notamment la fréquence des vestiges parcellaires dans les forêts actuelles en France, occupant jusqu’à plusieurs centaines de kilomètres carrés d’un seul tenant. Ces vestiges matérialisent des espaces autrefois dédiés à des activités agro-sylvo-pastorales. 17 zones (environ 2200 km2), comportant des vestiges parcellaires attribués à l’Antiquité, ont été étudiées dans le cadre du programme ERC Rurland consacré aux dynamiques spatiales et historiques des territoires ruraux entre le bassin de la Seine et le limes de Germanie, de la Tène finale à l’Antiquité tardive. La moitié de ces zones, essentiellement sous forêt, intègre du LiDAR. Documentées par des données archéologiques, elles ont été mises en perspective avec des caractéristiques environnementales : pentes, textures de sol, capacités de réserve en eau du sol, degrés de fertilité ou productivité sylvicole, limites à usage agricole, et autres informations topographiques, géologiques et pédologiques. En outre, une étude détaillée des morphologies parcellaires a été opérée sur six zones pour mieux comprendre comment les parcellaires s’intègrent dans leur environnement. L’examen à différentes échelles de systèmes parcellaires a permis d’identifier quelques facteurs qui semblent favorables ou défavorables à un usage agro-pastoral passé. Une capacité de réserve en eau du sol insuffisante et une fertilité naturelle faible pourraient être des facteurs limitant cet usage dans l’Antiquité ; la présence de pentes a peut-être favorisé la déprise ancienne d’un usage agro-pastoral, après la période romaine. Éditeur : ISTE OpenScience