Titre : Réflexions sur Aristote, D’Arcy Thompson et la modularité du vivant par Jean-Pierre Gasc Auteurs : Jean-Pierre Gasc, Revue : Arts et sciences Numéro : N° Spé : Extra-terrestres
Volume : 6 Date : 2022/02/3 DOI : 10.21494/ISTE.OP.2022.0791 ISSN : 2515-8767 Résumé : Dans son essai, Georges Chapouthier recherche les caractères de la complexité des formes vivantes afin d’inspirer l’imagination créative des artistes désirant représenter des êtres extraterrestres. Il développe l’analogie avec la mosaïque dans laquelle des éléments différents créent par leur juxtaposition un ensemble esthétique intégré. Deux figures importantes dans l’histoire de la Biologie, Aristote et D’Arcy Thompson, sont invoquées à propos de la définition de la forme. Le premier a enrichi la pensée par sa conception fonctionnaliste qui a été utile dans la compréhension des adaptations évolutives. Mais sa référence exclusive à la téléologie (finalisme) est rejetée par la biologie évolutive. Le second s’est attaché à expliquer la genèse des formes par les agents physiques et à les décrire en termes mathématiques, ce qui s’est révélé très fécond dans les approches comparatives et l’étude de la morphogénèse. Mais, en restant sur le terrain de la géométrie et des forces externes, il a laissé de côté les interactions biochimiques et métaboliques, sources de l’énergie interne. Je trouve les mêmes risques dans l’approche de Chapouthier. La mosaïcité reste une géométrisation alors que la modularité si générale dans le monde vivant a ouvert de grandes capacités évolutives. Le raisonnement par analogie présente une ambiguïté : ouverture heuristique mais faiblesse dans la généralisation. Éditeur : ISTE OpenScience