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Les entraves et les potentialités de la constitution des systèmes d’innovation fondés sur la science et la technologie en Afrique


 

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Appel à articles

Les entraves et les potentialités de la constitution des systèmes d’innovation
fondés sur la science et la technologie en Afrique

 

Revue Science, Technologie, Développement

 

Sous la direction de Babacar Ndiaye, Université Amadou Mahtar Mbow, Senegal

 

Envoi des contributions à : babacar.ndiaye@uam.edu.sn

Date de réception : 31 août 2021

 

La revue Science-Technologie-Développement (STD) adresse un appel à contribution aux chercheurs spécialistes des questions liées aux enjeux de développement économique. La revue STD s’est donné pour vocation de rendre compte de la vitalité de la recherche à travers une approche pluridisciplinaire qui gravite autour des études théoriques et empiriques dont le soubassement dépasse le cadre des causes simples de la croissance économique.

 

L’éventail des thématiques relatives aux contributions est assez large, mais pour ce numéro spécial, la revue STD a pour objectif de faire un diagnostic des principales entraves et des potentialités des systèmes régionaux d’innovation en Afrique dans le domaine des sciences et des technologies. En effet, la stratégie continentale d’éducation pour l’Afrique (CESA) et la réalisation de l’Aspiration 1 de l’ Agenda 2063 de l’Union africaine visent, entre autres, à réorienter les systèmes d’éducation et de formation de l’Afrique vers les besoins en matière de connaissances, de compétences, de qualifications, d’innovation et de créativité, qui sont nécessaires pour une révolution des compétences en mettant l’accent sur l’innovation, la science et la technologie.

 

Cette dynamique montre la nécessité de renforcer les capacités d’innovation des pays en développement pour améliorer leur compétitivité face à la mondialisation (Casadella et al. 2015). Il s’agit donc de promouvoir la gouvernance liée à la politique d’innovation. De ce fait, les changements qui influencent nos modes de vies et des décisions de politiques publiques se caractérisent notamment par l’utilisation croissante des technologies de l’information et des communications (TIC) sur l’économie et la société. Cette tendance a favorisé le développement des Systèmes d’Innovation (SI). Le concept de SI est utilisé à l’origine sur une échelle nationale (système national d’innovation) (Lundvall, 1985 ; Uzunidis, 2004) pour étudier les innovations technologiques dans l’industrie, puis le développement des « économies de la connaissance » (Foray, 2009). Plus tard, le concept s’est étendu à l’analyse de plusieurs secteurs, notamment, le secteur agricole et agroalimentaire (Touzard et al. 2014) et la production de biocarburant (Derra, 2016).

 

Le concept de SI vise à saisir la manière par laquelle les acteurs peuvent interagir pour favoriser l’innovation dans un espace national, régional ou sectoriel (Carlsson et al., 2002). La constitution des SI se situe alors au coeur des changements environnementaux et socio-économiques profonds et complexes qui se produisent tant sur le plan local qu’à l’échelle mondiale. Ainsi, les acteurs économiques doivent constamment innover pour pouvoir faire face aux évolutions actuelles, rester compétitifs et prospérer (Triomphe et Rajalahti, 2012). Les potentialités offertes par les SI constituent une opportunité pour stimuler l’innovation technologique et non technologique dans l’entreprise, par le partage des diagnostics territoriaux sur les potentiels régionaux d’innovation. En conséquence, l’implication des autorités publiques et le rôle des financements publics nationaux et communautaires sont essentiels pour une bonne gouvernance stratégique.

 

Cependant, plusieurs entraves sont notées dans la mise en oeuvre des SI : (Arvanitis et al. 2009). Il s’agit généralement du développement de la recherche publique au détriment de la politique nationale d’innovation, de la mauvaise interprétation du concept liée à une approche qui serait « top down ») et de la timidité de la politique d’innovation par rapport au potentiel. En plus de ces contraintes, la particularité des entraves des SI en Afrique est tributaire à trois principaux facteurs que sont la faiblesse des institutions, la mauvaise qualité des infrastructures et un cadre inapproprié à l’éclosion des entreprises.
Par ailleurs, le développement de la capacité des organisations publiques d’identification du SI au sein duquel ils souhaitent agir constitue donc le noeud du problème tel que l’aborde la littérature consacrée aux systèmes régionaux d’innovation (Doloreux et Bitard, 2005).

 

Les trois axes suivants seront toutefois privilégiés :

1. Les entraves de la constitution des SI fondés sur la science et la technologie en Afrique

2. Les potentialités de la constitution des SI fondés sur la science et la technologie en Afrique

3. Les perspectives de la mise en place des SI en Afrique.

 

L’envoi des contributions à : babacar.ndiaye@uam.edu.sn

 

Références :

Arvanitis R., M’Henni H., Tsipouri L., (2009), « Existe-t-il une gouvernance des systèmes d’innovation en Afrique du Nord et au Moyen-Orient ? », Maghreb - Machrek, Vol/4 (N° 202), p. 65-84.

Carlsson, B., Jacobsson, S., Holmén, M., Rickne, A., (2002), Innovation systems : analytical and methodological issues, Research Policy, 31, p. 233-245.

Derra S., (2017), Emergence d’un système d’innovation et de production de biocarburant au Burkina Faso : analyse des déterminants et des enjeux pour son développement, Vol 17-2, Technologie et innovation.

Doloreux D., Bitard P., (2005), « Les systèmes régionaux d’innovation : discussion critique », Géographie, Economie, société, (Vol. 7), p. 21-36.

Lundvall B.-A., (1985), « Product Innovation and User-Producer Interaction », Series Industrial Development Research n°31, Aalborg University Press, Danemark.

Touzard J-M., Temple L., Faure G. et al., (2014), « Systèmes d’innovation et communautés de connaissances dans le secteur agricole et agroalimentaire », Innovations, N° 43, p. 13-38.

Triomphe B., Rajalahti R., (2012 ), « Chapitre 2. Systèmes d’innovation : du concept à la pratique émergente », dans : Émilie Coudel éd., Apprendre à innover dans un monde incertain. Versailles, Éditions Quæ, « Synthèses », p. 41-62.

Uzunidis D., (2004), L’innovation et l’économie contemporaine : espace cognitifs et territoriaux, Edition De Boeck, Bruxelles.

Casadella V., Uzunidis D., Liu Z. (2015), « Développement économique et capacités d’innovation dans la mondialisation ». Editions ISTE. Paris. 116 p.