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Archéologie, société et environnement

Archaeology, Society and Environment




ASE - ISSN 2752-4507 - © ISTE Ltd

Objectifs de la revue

Aims and scope

La revue Archéologie, société et environnement (ASE) est ouverte prioritairement aux recherches archéologiques qui abordent les relations entre les sociétés avec leur environnement. Les thématiques sont variées et concernent l’économie des sociétés : exploitation et gestion des ressources, distribution et consommation des productions, gestion des déchets. Les articles pourront également traiter la question de la résilience des sociétés face aux changements environnementaux ou s’attacher à mieux définir l’anthropisation des milieux, à différentes échelles de temps et d’espace.

 

Les résultats issus d’opérations programmées ou préventives peuvent concerner des sites d’habitat rural ou urbain, des milieux aménagés (voies, parcelles, territoires) ou des milieux naturels anthropisés (zones humides, forêts, etc.). L’analyse des données sera issue d’études archéologiques, archéozoologiques, archéobotaniques, géoarchéologiques, spatiale, etc. Les volumes thématiques accueilleront également des contributions d’autres disciplines : histoire, géographie ou sciences de l’environnement.

 

Les résultats publiés contribueront dans une optique intégrative à mieux définir les relations sur le temps long entre les sociétés et leurs milieux, sans limite chronologique ni géographique.

The journal Archaeology, Society and Environment (ASE) is open primarily to archaeological research that addresses the relationships between societies and their environment. The themes are varied and concern the economy of societies : exploitation and management of resources, distribution and consumption of production, waste management. The articles may also address the issue of the resilience of societies in the face of environmental change or focus on better defining the anthropization of environments at different scales of time and space.

 

The results of programmed or preventive operations may concern rural or urban housing sites, developed environments (roads, agricultural plots, territories) or anthropized natural environments (wetlands, forests, etc.). The data analysis will be based on archaeological, archaeozoological, archaeobotanical, geoarchaeological, spatial and other studies. The thematic volumes will also include contributions from other disciplines : history, geography or environmental sciences.

 

The published results will contribute in an integrative way to better define the long-term relationships between societies and their environments, with no chronological or geographical limits.

Numéros parus


Derniers articles parus

Editorial. Les carbonates archéologiques : la mémoire de l’eau
Julien CURIE, Christophe PETIT

Ce texte introduit la publication du colloque « Les carbonates archéologiques, la mémoire de l’eau » organisé à la MSH « Mondes » à Nanterre. Au cours de ce colloque, ont été accueillies neuf communications autour de la notion de « carbonates archéologiques » étudiés dans des contextes variés (grotte, aqueducs, thermes) et dans un espace géographique large. Identifiés dès l’Antiquité comme en témoignent les récits d’auteurs antiques (Vitruve, Pline l’Ancien, Strabon), les dépôts de carbonates s’avèrent relativement courant dans les structures hydrauliques associées avec des eaux calcaires. Après une étude pionnière des carbonates de l’aqueduc antique de Nîmes dans les années 1990, différents travaux couplant différentes approches paléo-environnementales et géoarchéologiques sont venus compléter et étayer le panel d’études de ces carbonates archéologiques. La présente publication du numéro de la revue Archéologie, Sociétés et Environnement met en lumière le grand intérêt d’étudier ces dépôts carbonatés préservés en contexte archéologique, véritables archives sédimentaires des activités humaines et de la gestion de l’eau par les sociétés du passé.


Concrétions dans des contextes votifs des eaux minérales : les monnaies romaines de Cuntis (Pontevedra, Espagne)
Silvia GONZÁLEZ SOUTELO, Xosé Lois MÉNDEZ FERNÁNDEZ

Les preuves archéologiques témoignant de l´importance de la localité thermale de Cuntis (Espagne) à l´époque romaine sont multiples, un aspect qui apparaît également dans les sources littéraires et dans son propre toponyme. L´importance de l´utilisation bienfaisante et cultuelle de ces eaux minéralo-médicinales à l´époque romaine est attestée par la présence de puits de captage situés au centre du village de Santa María de Cuntis, dans la « Burga » ou ‘Fuego de Dios’. Il constitue le principal système de captage des sources thermo-minérales, qui alimentent la station thermale actuelle, mais aussi parce qu´il s´agit d´un site empreint d´une importante tradition historique. En 1908, lors du nettoyage de ces puits, quelques objets ont été découverts et repartis entre les voisins du bourg, mais heureusement, certains d’entre eux furent déposés au « Musée Archéologique Provincial d’Ourense », où ils ont été récemment identifiés. Parmi eux, une clé, un couteau et quelques pièces de monnaie, qui ont été altérés par l’action des eaux thermo-minérales de cette source. Dans ce travail, nous présentons ces découvertes, et nous proposons une première étude archéométrique de ces concrétions, avec l’ambition d’évaluer comment les différentes natures des eaux affectent la conservation et la modification des objets archéologiques conservés dans ces environnements thermaux.


Les dépôts carbonatés de l’aqueduc de Poitiers-Fleury (Vouneuil-sous-Biard, 86) : l’enregistrement d’une dynamique hydro-sédimentaire instable ?
Christophe DURLET, Jérôme BRENOT, Éric PHILIPPE, Julien CURIE, Pierre-Alexandre TEBOUL, Théophile COCQUEREZ, Ludovic BRUNEAU

La fouille préventive menée sur un tronçon d’aqueduc antique alimentant la ville de Poitiers sur la commune de Vouneuil-sous-Biard (86) a mis au jour un encroûtement calcitique d’une vingtaine de centimètres d’épaisseur, conservé sur les parois basses d’un canal enterré. Deux types de faciès s’y succèdent, parfois en alternance. A la base de l’encroûtement, les lamines sont majoritairement assimilables à des spéléothèmes qui seraient issus du captage exclusif de sources karstiques. La partie médiane et terminale de l’encroûtement est davantage marquée par des dépôts sous influence microbienne (« microbialites »), moins laminés, qui semblent indiquer des épisodes de passage d’eaux riches en matière organique, probablement en partie issues du captage de ruisseaux de surface. Les valeurs de δ18O et de δ13C de ces divers faciès sont intermédiaires entre celles attendues pour des dépôts de concrétions karstiques et de tufs calcaires, formés dans un conduit obscur avec une faible amplitude thermique saisonnière. Des couples de lamines inframillimétriques, comparables à des couples annuels décrits dans d’autres aqueducs, sont localement bien exprimés, surtout à la base de l’encroûtement. Cependant, dans l’état actuel des investigations, ni leurs caractéristiques pétrographiques, ni leur signature isotopique ne permettent d’attester de leur annualité.


Origines, développement et preuves du nettoyage des concrétions calcaires durant le fonctionnement de l’aqueduc gallo-romain de Divona-Cahors (Lot)
Didier Rigal, Cees W. Passchier, Gül Sürmelihindi

Les opérations de fouilles programmées et préventives effectuées sur l’aqueduc qui alimentait la cité gallo-romaine de Cahors (Divona) ont permis de mettre au jour des tronçons partiellement colmatés par des dépôts carbonatés. Ces dépôts présentent un faciès laminé et des variations d’épaisseur le long du tracé de l’aqueduc, selon la morphologie de ce dernier. L’étude récente d’une séquence de dépôts de 28 cm d’épaisseur présentée ici démontre l’entretien antique de la structure hydraulique par l’identification de traces anthropiques de nettoyage, parfois suivis de rechapages à l’aide de mortier de tuileau, dans les séquences sédimentaires.


Les concrétions carbonatées des aqueducs gallo-romains de Villenoy (Seine-et-Marne, France) et de la Suippe à Reims (Marne, France) : étude pétrographique et questionnement sur l’origine des séquences enregistrées
Gilles FRONTEAU, David COUTURIER, Yoann RABASTÉ

L’étude archéologique récente de deux aqueducs antiques localisés dans le nord de la Gaule à Villenoy près de Meaux (Seine-et-Marne) et Reims (Marne) s’est accompagnée d’une analyse macroscopique et microscopique des concrétions calcaires situées sur les flancs du canal d’adduction d’eau. Le séquençage de ces concrétions, pourtant peu épaisses, permet tout de même de retracer des parties de l’histoire de ces monuments. Pour l’aqueduc de Villenoy, l’étude pétrographique confirme la succession chronologique de deux grandes phases et modes de fonctionnement. Dans cas de l’aqueduc de Reims, elle nous force à nous interroger sur le temps enregistré dans les concrétions préservées.


EDITORIAL. Résilience et paysage : l’utilisation de la Resilience Theory en archéologie du paysage et en archéogéographie
Sandrine Robert

Ce texte introduit la publication de la session Resilience and Landscape : The Use of Resilience Framework in Landscape Archaeology and Archaeogeography organisée par la Commission Landscape de l’Union Internationale des Sciences Préhistoriques et Protohistoriques, dans le cadre du XVIIIe Congrès de l’Union. Elle s’est tenue le mardi 5 juin 2018 à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Au cours de cette session, ont été accueillies sept communications utilisant le cadre conceptuel de la résilience en archéologie du paysage, en archéogéographie et en anthropologie.


Appliquer le concept de panarchie en archéogéographie : l’exemple de la résilience des itinéraires routiers dans la longue durée
Sandrine Robert

L’article traite de l’application du cadre conceptuel de la résilience écologique, à l’étude des itinéraires régionaux, décrits comme des systèmes résilients. Les itinéraires de grand parcours dans le Bassin Parisien ont été étudiés à travers les interactions entre les échelles macro, méso et micro. L’analyse montre qu’une grande partie du réseau français actuel remonte à l’Antiquité. Néanmoins, ce ne sont pas des routes spécifiques qui sont résilientes à travers le temps mais plutôt les itinéraires entre les pôles régionaux. Ils sont constitués de plusieurs chemins et routes qui coexistent, se substituent les uns aux autres ou sont abandonnés puis réutilisés. L’interaction entre les trois niveaux macro, méso et micro, possédant des rythmes différents de changement, favorisent la résilience du système routier dans le temps. L’itinéraire représente l’échelle macro ou niveau large et lent (certains itinéraires peuvent rester actifs depuis 2 000 ans) tandis qu’à la micro-échelle, représentée par la structure matérielle des chemins et des routes, les changements sont beaucoup plus nombreux et fréquents. À l’échelle méso, le tracé des chemins et des routes présente des temporalités non linéaires et apparaît comme un niveau clé pour la résilience des itinéraires avec des possibilités de hiatus, de réutilisation, etc. Les concepts de cycle adaptatif et de panarchie, proposés par C. S. Holling et ses collaborateurs dans le domaine de la Resilience Theory peuvent alors être utilisés pour décrire la dynamique complexe des itinéraires régionaux.


Stabilité des formes urbaines et résilience d’un système : Le cas du réseau viaire parisien pré-moderne
Léa Hermenault

Dans cet article, je souhaite montrer combien il peut être heuristique de rester proche du concept de résilience tel qu’il a été défini par C. S. Holling, lorsque l’on souhaite comprendre la complexité de l’évolution des paysages urbains. Pour ce faire, j’étudie ici le cas du réseau de rues parisiennes durant l’époque médiévale et moderne. Je montre dans quelle mesure ce réseau reste stable sur le long terme tout comme l’est le type d’activités que l’on pratique dans ces rues, alors que dans le même temps, les changements sont très fréquents à l’échelle des bâtiments. Cet apparent paradoxe s’explique par de complexes interactions que le concept de résilience peut aider à explorer. Je montre en effet dans la dernière partie de cet article que chercher le système résilient, qui aboutit à la stabilité du réseau de rues parisien, aide à comprendre quels sont les mécanismes socio-économiques qui sont à l’origine des observations réalisées. Je pose ainsi l’hypothèse que la stabilité du réseau viaire parisien est, entre autres, une conséquence de la résilience du système productif et commercial aux périodes médiévale et moderne : le client achète les produits qu’il souhaite au boutiquier, qui est très souvent impliqué dans leur fabrication et qui peut donc adapter sa marchandise aux désirs des clients. Les rues sont les lieux des échanges commerciaux. Tant que ces deniers se déroulent de la même manière, le réseau des rues a de fortes chances de rester stable.


Résilience : l’importance du long-terme
Sander Van Der Leeuw

Le concept de résilience, introduit en 1973, est devenu un outil conceptuel important dans les sciences environnementales, et plus récemment dans l’étude des systèmes socio-environnementaux. Mais il n’est pas aussi répandu en archéologie. Cet article introduit et explique le concept, accentue sa relation avec le paradigme des sciences de la complexité et présente un exemple de son utilisation dans l’interprétation de transformations observées sur le terrain. Son utilité en archéologie est principalement l’étude de la longue durée (siècles ou millénaires), ou les dynamiques concernées sont lentes mais persistantes. Dans de tels cas, le concept de résilience nous permet de développer une description dynamique et relationnelle de l’histoire et de l’émergence de nouveautés.


Paysages météorologiques et archéologie : Pratiques météorologiques matérielles et climats tangibles
Nik Petek-Sargeant, Paul J. Lane

Le climat et le changement climatique sont étudiés à travers des concepts statistiques qui peuvent paraître impénétrables. Les récits scientifiques parfois hégémoniques qui les entourent peuvent aussi donner l’impression qu’ils sont l’apanage des spécialistes. Cela amène une distance épistémique, géographique et temporelle entre l’individu et les éventuelles conséquences futures du changement climatique. Pourtant, le climat a déjà changé et les communautés du monde entier en ont fait l’expérience par le biais de la météo. Cette dernière est le moyen par lequel la réalité statistique du climat est ressentie immédiatement, est resocialisée et se voit attribuer des significations et des fonctions culturelles. C’est aussi le moyen par lequel des connaissances environnementales à long terme peuvent être recueillies. Les communautés construisent des institutions sociales qui leur permettent de gérer leur relation au temps et au climat sur le long terme. Ces expériences font partie de l’identité des sociétés, de l’histoire locale et des paysages, thèmes clés, que des discussions sur le climat devraient inclure pour être améliorées. L’archéologie, avec son large public et ses exemples de résilience des sociétés sur le long terme, est potentiellement un outil efficace pour faire passer des messages sur le changement climatique. L’accent qu’elle met sur les récits locaux et sur les résultats matériels en rapport avec les expériences humaines passées permet de dépasser les discussions purement économiques entourant le changement climatique. L’archéologie fait de celui-ci une question sociale. Dans cet article, nous discutons des raisons pour lesquelles la prise en compte du temps (météorologique) doit devenir plus importante dans les récits archéologiques et nous examinons les façons dont ce temps peut être directement ou indirectement inclus dans les analyses et les interprétations archéologiques. Bien que la recherche sur le climat ait été très présente en archéologie, une attention portée explicitement au temps a été presque totalement absente. En mettant en évidence les matérialités et les pratiques passées centrées sur la côte de l’Afrique Est à Kilwa Kisiwani, nous montrons comment les expériences du temps façonnaient la vie quotidienne, l’environnement bâti et les réseaux sociaux et comment elles rendent les conséquences du changement climatique beaucoup plus tangibles. Les archéologies de la météo offrent la possibilité de faire de l’archéologie un partenaire clé dans les projets qui abordent les valeurs communautaires liées au climat et à l’environnement à travers des éléments matériels et des récits.

Comité de rédaction


Rédacteurs en chef

Christophe PETIT
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
christophe.petit@univ-paris1.fr

 

Ségolène VANDEVELDE
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
segolene.vandevelde@univ-paris1.fr


Membres du comité
 

Sophie ARCHAMBAULT de BEAUNE
Université de Lyon 3
sophie.de-beaune@univ-lyon3.fr


Laure FONTANA
CNRS – Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Laure.Fontana@cnrs.fr

 

Fabrice GUIZARD
Université polytechnique des Hauts de France
fabrice.guizard@uphf.fr


Cyril MARCIGNY
INRAP
cyril.marcigny@inrap.fr


Hervé RICHARD
CNRS – Université de Franche-Comté
herve.richard@univ-fcomte.fr


Sandrine ROBERT
EHESS GGh-Terres
sandrine.robert@ehess.fr


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